Temple de Jérusalem

Publié le par David J

Temple de Jérusalem
Maquette du Second Temple de Jérusalem
Agrandir
Maquette du Second Temple de Jérusalem

Le Temple de Jérusalem est, selon la Torah, le bâtiment religieux construit par les Israélites pour abriter l'arche d'alliance. Il fut détruit et reconstruit plusieurs fois.

Sommaire

  • 1 Temples successifs selon la Bible
  • 2 Données archéologiques sur le Temple de Jérusalem
    • 2.1 Données archéologiques sur le Premier Temple
    • 2.2 Traces écrites du présent, construction du Second Temple
    • 2.3 Données archéologiques sur le Temple d’Hérode
  • 3 Architecture d'après la Bible
  • 4 Le Temple de Jérusalem et les trois grands monothéismes
    • 4.1 Judaïsme
    • 4.2 Christianisme
    • 4.3 Islam

Temples successifs selon la Bible

  • Le Premier Temple ou Temple de Salomon aurait été construit, d'après la Bible, par le roi Salomon (au Xe siècle av. J.-C.). Il a été entièrement détruit par Nabuchodonosor II en -586.
  • Le Second Temple fut construit au retour de la captivité des Juifs à Babylone, vers -536. Il fut terminé le 12 mars -515.
    • Le Temple d'Hérode fut une extension massive du second Temple, y compris une rénovation du Mont du Temple. Elle fut initiée par Hérode Ier le Grand vers -19. Ce Temple fut détruit par Titus en 70, il n'en reste aujourd'hui comme vestige que le Mur Occidental dit Mur des lamentations.

 

Données archéologiques sur le Temple de Jérusalem

 

Données archéologiques sur le Premier Temple
  • Nous n’avons aucune donnée archéologique sur le Temple de Salomon. Le nom même du roi Salomon n’apparaît nulle part, à l’époque de son règne, dans les documents archéologiques du Proche-Orient. Cependant, comme la maison de David (c’est-à-dire sa dynastie) est mentionnée sur la stèle de Tell-Dan, l’archéologie ne met pas en doute l’existence d’un royaume de Salomon avec Jérusalem comme capitale. Seule l’étendue de ce royaume pose un vrai problème. Les analyses les plus récentes de la population de Jérusalem, faites à partir du relevé de la position des tombes et de leurs datations, conduisent à penser que la Jérusalem de Salomon, comme celle de David, avait la taille d’un village de montagne, situé à l’emplacement de ce qu’on appelle la Cité de David. Si Salomon a effectivement construit un Temple à Jérusalem, il ne s’agissait certainement pas d’une grosse construction.
  • La première trace archéologique prouvant l’existence d’un Temple à Jérusalem est indirecte. Sur trois sites, la forteresse d’Arad, Tell Beersheba et Lakish, on a constaté que des lieux de culte en activité en -800 (équipements pour les sacrifices) sont désacralisés en -700. Cette constatation prouve que la volonté de ne pas avoir de lieux de sacrifices décentralisés, volonté proclamée dans la Bible, est effectivement en pratique en -700. Cette mise en pratique, du même coup, prouve clairement qu’il existe un Temple central à Jérusalem vers -700, bien qu’il ne reste aucune trace matérielle du bâtiment. À l’époque d’Ézéchias, Jérusalem est devenue une cité importante et il est tout à fait logique qu’un Temple de grandes proportions y soit en activité.

 

Traces écrites du présent, construction du Second Temple
  • Entre -800 et -700 on observe un rapide développement de l’écrit, qui accompagne l’alphabétisation de la population. Sous Ézéchias (-715, -687), le percement du tunnel de Siloé, commémoré par une inscription gravée dans la roche, se trouve mentionné dans la Bible: le présent laisse maintenant des traces écrites et les récits bibliques auront désormais un fondement historique précis. Ce n’est pas du tout le cas quand les rédacteurs de la Bible décrivent un passé mythique où l’écriture n’existait pas chez les Israélites: ni le récit de l’Exode, ni celui de la conquête de Canaan, ni ceux des règnes de David et de Salomon n’ont un fondement historique précis.
  • Jérusalem, avec son Premier Temple, est détruite par Nabuchodonosor II en -586. Une partie de la population—un quart selon ce que les fouilles permettent d’estimer—est exilée à Babylone. Mais la Babylonie s’effondre sous l’attaque de Cyrus, fondateur de l’empire Perse, qui libère les prisonniers en -538 et autorise la reconstruction du Temple de Jérusalem. Le prêtre Josué, au retour d’exil, dirige la construction du Second Temple, qui s’achève en -516 selon Israël Finkelstein. Les sources indépendantes de la Bible confirment donc, pour l’essentiel, le récit biblique.

 

Données archéologiques sur le Temple d’Hérode
  • Hérode Ier le Grand procède à de gigantesques travaux d’aménagement, bâtissant “à la romaine” une immense esplanade: la colline d’origine a été ceinturée d’un énorme mur de soutènement, la surface intérieure entièrement nivelée puis comblée avec du remblai. Lors de la destruction de Jérusalem, en 70, les Romains rasent le Temple d'Hérode entièrement. Après la défaite en 132 d’une dernière rébellion conduite par Bar Kokheba, Jérusalem est interdite aux Juifs en 135 et une ville romaine est bâtie sur les ruines de la ville juive.
  • En 638, Jérusalem est conquise par des armées venues d’Arabie. “Vos vies seront épargnées, vos biens protégés, vos églises respectées aussi longtemps que vous paierez le tribut”, dit le calife Omar (voir http://www.aidh.org/faits_documents/jerusalem/jerusal.html). Du Temple d'Hérode, détruit par les Romains 568 ans auparavant, il ne restait que le mur des Lamentations, qui est respecté lors de la construction de la Mosquée Al-Aqsa.

 

Architecture d'après la Bible

Reconstitution du Temple d'Hérode
Agrandir
Reconstitution du Temple d'Hérode

La structure du Temple de Salomon et les matériaux précieux utilisés sont décrits notamment dans le premier Livre des Rois (6,1-22). Le prototype de ce Temple est le dispositif portatif protégeant l'Arche d'alliance tel que décrit dans le Pentateuque. Ce modèle sera repris pour le Second Temple.

Le Temple a une structure concentrique, avec des parties publiques et des parties toujours plus sacrées et toujours plus rarement accessibles. Dans le sanctuaire du Temple, le «Saint des Saints», est conservée l'Arche d'alliance avec, à l'intérieur, les Tables de la Loi (pierres gravées avec le texte des Dix Commandements transmis par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï, durant l'Exode).

Le Temple comprend en outre des portiques, des autels (parfums, sacrifices d'animaux), des bassins d'ablution.

 

Le Temple de Jérusalem et les trois grands monothéismes

 

Judaïsme

La destruction du second Temple et la fin des sacrifices et du sacerdoce a marqué une étape cruciale dans la constitution du "judaïsme" tel qu'on le connaît aujourd'hui, avec une pratique du culte public non sacrificiel mais centrée sur le Livre (culte synagogal), en addition du culte familial.

Le Kotel ou Mur occidental dit Mur des Lamentations, lieu de prières et de pèlerinages depuis la destruction du second Temple, est devenu depuis 1967 comme une vaste synagogue à ciel ouvert, avec une section réservée aux hommes et une section réservée aux femmes.

Pour la plupart, les Juifs religieux s'abstiennent de mettre le pied sur l'Esplanade des Mosquées, site du Temple, pour éviter de mettre le pied sur l'emplacement sacré du Saint des Saints. En effet le Mont du Temple est considéré comme le premier lieu saint du judaïsme (suivi du tombeau des Patriarches).

Une éventuelle reconstruction du Temple, le Troisième Temple, est promue et préparée par certains groupes et contestée par d'autres courants du judaïsme. Cette question est liée à celle de l'attente messianique. (Une reconstruction avait été tentée par l'empereur Julien l'Apostat, mais elle fut ruinée par un tremblement de terre ; on prête à Napoléon Ier une intention analogue.)

 

Christianisme

Le Temple est mentionné dans le Nouveau Testament : Jésus Christ y a été présenté rituellement comme fils aîné, y est allé en pèlerinage avec Marie et Joseph (épisode du "recouvrement au Temple", Jésus enfant parlant aux Docteurs), l'a purifié en en chassant les marchands, a pleuré d'avance sa destruction.

Le Temple a fait partie des éléments avancés lors du procès de Jésus. Lors de sa Passion, d'après les Évangiles, le rideau du Temple s'est déchiré au moment même de la mort du Christ.

Les Apôtres ont continué de fréquenter le Temple après sa résurrection miraculeuse. Lorsque Jérusalem est devenu une ville chrétienne, le site même du Temple, ruiné, fut laissé en l'état mais une église "Sainte-Marie-la-Neuve", commémorant la Présentation de Jésus au Temple, fut construite au bord de l'esplanade ; elle sera détruite par les musulmans qui édifièrent au même lieu la mosquée El-Aqsa.

Les Croisés s'y sont installés (les Templiers particulièrement) et ont vénéré le site, transformant en église et en palais les mosquées qui y avait été édifiées.

Tout en reconnaissant dans le site du Temple un lieu saint, le christianisme ne formule pas de revendication sur ce lieu. Le "centre du monde" chrétien à Jérusalem n'est plus le Temple mais un point, matérialisé (appelé "Compas" ou "Omphalos") dans l'église du Saint-Sépulcre, à mi-chemin entre le Golgotha et la chapelle de la Tombe. Plus fondamentalement, chaque baptisé devient "Temple de l'Esprit Saint" et la présence "matérielle" la plus parfaite de Dieu est, pour les catholiques et les orthodoxes, dans l'Eucharistie.

Certains groupes évangéliques chrétiens américains soutiennent les groupes juifs promouvant la construction d'un Troisième Temple.

 

Islam
Esplanade du Temple en 1910
Agrandir
Esplanade du Temple en 1910

La mosquée Al-Aqsa ("la lointaine") est l'un des principaux lieux saints de l'islam (après la mosquée de La Mecque et celle de Médine). Elle a une forme caractéristique des mosquées, avec une coupole à l'origine argentée, et qui est actuellement noircie par l'oxydation.

Le Dôme du Rocher, couverte d'une coupole dorée, est l'un des monuments les plus célèbres de Jérusalem. Elle surplombe le rocher où Ibrahim, nom arabe de Abraham, s'est apprêté à sacrifier Ismaël d'après les exégètes de l'islam, et le lieu que Mahomet a visité en songe, tel que narré par l'épisode du voyage nocturne. C'est aussi le lieu d'où il s'est envolé vers le paradis sur le cheval ailé Bouraq.

La qibla, direction de la prière musulmane était orientée vers Jérusalem au début de la mission prophétique de Mahomet, avant d'être modifié définitivement par celui-ci vers la Mecque.

Le Coran ne mentionne jamais explicitement Jérusalem. Cependant, selon une interprétation commune, l'un de ses versets désignerait cette ville comme le lieu du voyage nocturne de Mahomet: « Gloire à Celui qui a donné à son serviteur de voyager, de nuit, de la Mosquée Sainte à la Mosquée la plus Lointaine dont Nous avons béni l’emplacement pour lui montrer quelques-uns de Nos Signes ! Car Il est Celui Qui entend tout et Qui voit tout. » (Sourate 17, verset 1)

Enfin, selon certains exegètes de l'islam, le site du Temple de Jérusalem est lié à la fin des temps : Jésus, fils de Marie reviendra par la "Porte Dorée", nom de la 8e porte de Jérusalem (murée aujourd'hui) qui donne sur l'Esplanade des mosquées et fait face au Mont des Oliviers). Les balances du Jugement Dernier (religion) seront suspendues aux portiques qui entourent le Dôme du Rocher.

Publié dans lieux et évènements

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article