des exercices pour être plus heureux

Publié le par DJ

Vivre plus heureux simplement en repensant à trois événements agréables de la journée avant de s'endormir et en essayant de comprendre les raisons de ce bonheur: c'est efficace, selon les premiers résultats d'une étude américaine.

Caroline Adam Miller, 44 ans, n'y croyait pas. Habituée aux entretiens motivationnels (méthode de préparation au changement de comportement) et consultante, elle "trouvai(t) cet exercice trop simple pour être efficace". "Je suis allée à Harvard, je suis habituée à des choses compliquées", déclare cette habitante du Maryland. Mais elle a constaté que la qualité de ses rêves avait changé, qu'elle s'endormait sans difficulté et se sentait plus heureuse.

Les résultats peuvent varier suivant l'individu, mais penser à trois choses agréables est l'un des exercices qui ont donné des résultats prometteurs lors d'une étude menée par l'équipe de Martin Seligman à l'université de Pennsylvanie, sur les moyens de rendre les gens durablement heureux.

L'idée rencontre un large scepticisme mais n'a pas été étudiée rigoureusement, nombre de chercheurs jugeant futile cette quête du bonheur alors que les livres consacrés au sujet abondent en librairie, remarque Sonja Lyubomirsky, psychologue à l'Université de Californie à Riverside, qui conduit de telles études.

Pendant des années, explique-t-elle, on a pensé que l'on naissait avec une certaine aptitude au bonheur, sorte de "thermostat" pré-réglé, et que les effets d'événements comme les mariages, augmentations, divorces ou maladies s'estompaient avec le temps et l'habitude. Pourtant des études récentes sur la durée révèlent que le réglage du "thermostat" est modifiable.

Le suivi de plusieurs milliers d'Allemands pendant 17 ans montre ainsi que le taux de satisfaction dans la vie, évalué par les sujets sur une échelle de un à dix, a changé de façon significative. D'autres enquêtes suggèrent que l'impact d'événements négatifs est durable tandis que celui du mariage s'efface en deux ans, selon le psychologue Richard Lucas, de l'Université de l'Etat du Michigan.

Son confrère de Harvard Daniel Gilbert estime que les gens savent rarement ce qui les rendra heureux mais que "la plupart sont contents la plupart du temps", ce qui se traduirait par un 7 sur 10 mais n'empêche pas de vouloir être plus heureux.

La technique des trois bonnes choses "donne des résultats immédiats", souligne Acacia Parks, collègue de Martin Seliegman. Elle amène à se souvenir de ce qui arrive de bien: Caroline Miller affirme qu'elle peut aujourd'hui citer non plus trois choses positives de la journée, mais dix ou 20.

Dans cette quête du bonheur, un autre exercice proposé par l'équipe Seligman s'annonce prometteur: il s'agit de trouver ses points forts -humour, enthousiasme, appétit d'apprendre...- et de choisir les cinq plus importants pour en utiliser au moins un par jour de la semaine d'une façon nouvelle et s'impliquer dans des activités satisfaisantes.

Ces deux exercices font partie d'une série de cinq testés auprès de plus de 500 personnes ayant visité le site Web "Authentic Happiness" (Bonheur authentique") l'an dernier. Selon Seligman et son équipe qui ont suivi les participants pendant six mois, ils ont contribué à augmenter la joie de vivre des internautes et réduit leurs symptômes dépressifs. L'effet était plus important chez les personnes qui pratiquaient les exercices fréquemment.

D'autres méthodes sont à l'étude mais Acacia Parks insiste sur la nécessité de trouver celle qui convient à chacun, et Sonja Lyubomirsky sur celle de patienter pour évaluer l'effet à long terme. Quant au psychologue Ed Diener de l'Université de l'Illinois, il estime que "le bonheur est dans le progrès". AP

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